presque. il y est presque. ses doigts s’élèvent jusqu’au ciel, jusqu’aux étoiles, jusqu’à la lune. le croissant illumine ses pensées et péniblement, il essaye de l’attraper pour pouvoir l’enfermer quelque part, le garder au chaud ici-bas. mais comme ses entrailles, la lune se tord. elle se casse, se brise en mille morceaux. la douleur lui arrache un cri amer. acide. piquant. il voit mars se déformer dans un hurlement.
quelques mots. retour à la réalité, grand con.
"encore une belle gueule, taz."
il a les yeux fermés mais arrive à distinguer le soupir de deux demoiselles. elles s’éloignent, laissant derrière elles les tocs de leurs talons sur le bitume. des putes. ce soir, l’enfant des rues est seul, seul, seul avec sa folie. ses ongles s’agrippent au mur. au loin, on le voit qui titube.
"putain taz, t’étais où ? comment tu te sens ?"
deux mains s’emparent de son visage, le forçant à ouvrir les yeux. morbides. vides. aveugles. un air peiné se dessine sur le visage de tiago. son bras entoure les épaules du corps meurtri.
"ça fait boom, ça fait bang."