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| tes désirs sont désordres. | |
| Auteur | Message |
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MESSAGES : 40 Date d'inscription : 04/11/2012
| Sujet: tes désirs sont désordres. Dim 4 Nov - 14:29 | |
| LOUÏSA MAVROKORDATOS
« Il était comme le coq qui croyait que le soleil s'était levé pour l'entendre chanter. » (George Eliot)
Ils ont conclu sur l'IVG le lundi et le vendredi elle s'est rendue à la clinique la boule au ventre et le cœur gros. Il paraissait tellement léger lui quand ils se sont quittés qu'elle n'a pas osé mentionner la tragédie de cette situation et la fin détestable qu'elle prendrait pour eux deux. Son couple avec Vanji était voué à un échec patent et amer, quoi qu'il puisse dire et quoi qu'elle puisse faire pour le sauver. Un homme égocentrique et puéril comme lui ne pourrait sacrifier sa liberté pour un être vivant quel qu'il soit. Alors une fois dans les toilettes, elle a parlé longtemps à son bébé en lui murmurant ses plus grands remords. C'était une nécessité vitale quoiqu'un peu viscérale que de lui expliquer pourquoi il ne viendrait jamais au monde, lui, cet accident d'amour qu'elle même n'espérait franchement pas voir arriver un jour. Elle devinait son visage semblable au sien et la tâche n'en devenait que plus dure pour ses yeux qui mouillaient ostensiblement sur ses joues pâles. Les mains sur son nombril encore plat, elle a imploré son pardon, s'est justifiée la gueule penaude et chaque fois ça redoublait d'intensité et elle sentait qu'au fond elle arriverait jamais à s'allonger sur cette putain de table pour se faire retirer le môme qui la courbaturait jusqu'aux rotules depuis trois semaines. Une femme devient mère quand elle est enceinte. Un homme devient père quand il voit son enfant. Alors elle a essuyé ses larmes et ravalé sa dignité. Doucement, difficilement, au prix d'un effort surhumain dont elle se pensait moins capable encore qu'une aspiration dans les règles, elle a relevé la tête et s'est dressée sur sa fierté bien entamée. Elle s'est barrée comme une fleur de l'institut sous le regard hagard et quelque peu désabusé des auxiliaires qui ont barré son nom d'un trait épais. Le choix pesait lourd sur ses épaules et quand elle a trouvé refuge dans son studio minable elle a sentit une putain de colère monter en son être face à l'absence de chambre, de baignoire, de tous ces petits trucs qui lui paraissaient futiles un an plus tôt. Elle a fait la maligne en bulgare, s'est explosée l'orteil contre une commode et a juré toute la journée en grec, chialant sur son triste sort de mère fauchée et ses photos avec Vanji enlacés sous la couette. (…) Elle a attendu qu'il appelle toute la soirée. Bien sûr il ne l'a pas fait parce qu'il flippait grave, tout comme il flippait de l'accompagner faire son IVG le matin-même. Elle se sentait tellement courageuse aujourd'hui face à toutes les épreuves dont elle se considérait comme la cobaye qu'elle a prit son téléphone en soupirant la mort. Il a répondu à la première tonalité. Elle lui a expliqué avec sagesse sa décision. Garder le bébé. L'élever aux États-Unis. Continuer la fac d'archi s'il voulait bien l'aider. Bosser au resto le soir. Faire sa vie avec lui ? Il a commencé à s'énerver, à baragouiner dans un anglais plus proche du germain que du saxon, sa voix allait en crescendo comme la panique dans sa gorge et finalement il a avoué qu'il voulait pas continuer comme ça, qu'il était pas un papa lui, qu'il assumerait pas et qu'elle serait malheureuse à l'aimer en contre-sens. La bonne excuse. L'échange s'est soldé sur une insulte et des reproches acerbes. Un mot pour la fin ? T'es qu'un pauvre type. (…) C'est pas exactement l'avenir qu'elle s'imaginait, mais les coqs crèvent leurs poussins alors elle ira couver son œuf en solo. | | SURNOM(S): LOU, ISA. ÂGE, DATE ET LIEU DE NAISSANCE: VINGT-DEUX PIGES, NÉE À L'AUBE D'UN ÉTÉ CANICULAIRE À ATHÈNES. ORIGINES ET NATIONALITÉ: GRECQUE. UN PÈRE D'ORIGINE JUIVE. (SALONIQUE) UNE MÈRE BULGARE. ELLE A OBTENU UN VISA EN AOUT 2011 POUR VENIR S'INSTALLER À NEW YORK JUSQU’À L'OBTENTION DE SON DIPLÔME. ACTIVITÉ(S): ÉTUDIANTE EN ARCHITECTURE, DÉPENDANTE DE SA BOURSE, SERVEUSE À MI-TEMPS DANS UN RESTO GREC DE BROOKLYN. ORIENTATION SEXUELLE: HÉTÉRO. ÉTAT CIVIL: ENCEINTE D'UN PAUV' TYPE. SIGNE DISTINCTIF: L'ODEUR D’ÉPICES SUR LES MAINS, LES LÈVRES CARMINS, SES AIRS BOURGEOIS ET CETTE DENT QUI A SAUTÉ DE SA BOUCHE UN SOIR DE CUITE. PSEUDO: ZMAJ/TIMO. AVATAR: LA BOURGOIN. |
SOMETIME THERE'S SO MUCH BEAUTY IN THE WORLD, I FEEL LIKE I CAN'T TAKE IT, AND MY HEART IS JUST GOING TO CAVE IN. (AMERICAN BEAUTY) CONTRE PLONGÉE. BROOKLYN, UN SAMEDI MATIN. PLAN RAPPROCHÉ, CAMERA SUR ÉPAULE. (voix off) LOUÏSA EST ENCEINTE DE QUATRE SEMAINES. LE PÈRE L'A QUITTE IL Y A DEUX JOURS. Depuis elle ne dort plus. Elle passe son temps à flâner dans le quartier qui l'a accueillit les bras ouverts, un bonnet sur la tête et des jolis gants de cuir autour des doigts. Elle s'arrête souvent devant les vitrines des magasins, de profil la plupart du temps, et s'observe dans le reflet en se demandant de ses sourcils froncés si elle pourra cacher son ventre encore longtemps. Si ses voisins ne sont pas dupes, les professeurs eux, le seront encore moins. Il y a des choix qu'elle ne se sent pas prête à assumer. Quitter la faculté en fait parti. L'abondance de décisions à prendre ne tarde pas à noyer son cerveau et sans s'en rendre compte, elle est déjà devant la porte du restaurant de son oncle. Elle l'aperçoit à travers la vitre. Il se rend compte de sa présence et d'un geste qu'elle ne parvient à expliquer, lève les yeux au plafond avec mépris. Elle lui fait signe de sortir. Il s'exécute et se poste devant elle les poings sur les hanches. Les rouages de l'humiliation se mettent en marche. « Qu'est-ce que tu viens faire ici ? » Il la cingle en grec, la langue des disputes et des ruptures. Elle voudrait s'effondrer dans ses bras en hurlant contre cette solitude qu'elle voit galoper jusqu'à elle pour l'étreindre de ses bras froids. Elle reste stoïque. « J'ai bien le droit de rendre visite à mon oncle chéri, non ? » Il frissonne à cette remarque. Un fossé semble se creuser sous leurs pieds, ou peut-être est-ce sa tête qui tourne un peu trop vite. « T'as claqué la porte y'a deux semaines, tu veux quoi ? Que je te reprenne ? » Claquer n'est pas le mot exact. Elle hausse les épaules avec indifférence. « Puisque tu veux déjà discuter de mon nouveau contrat... » « Y'aura pas de nouveau contrat. » Elle rit. « Pardon ? » « Tout le monde est au courant, Louïsa. » Son regard se pose avec hésitation sur la salle bondée du commerce. Le silence, entre-coupé de quelques commentaires, s'est figé parmi ces habitués qui scrutent avec attention la débâcle au dehors. Ces clients, elle les connaît tous plus ou moins personnellement. Ses joues rosissent et elle interroge son oncle du regard. « Tu vois très bien de quoi je parle. » (…) « Comment t'as su? » Sa voix se brise en un couinement. Ils sont tous au courant. La voilà discrédité dans la norme de Brooklyn, lorsque la rumeur précède l’aveu. Il l'accable d'un rire gras et cynique, avant de sortir une clope de son paquet. Il prend son temps, le bougre, et elle se liquéfie sous ses prunelles dures. « Disons-le plutôt ainsi : comment n'aurais-je pas pu le savoir ? T'as cru qu'en quittant la Grèce t'échapperais aux commérages ? Brooklyn c'est pire qu'un village ma belle. Comment as-tu pu être aussi inconsciente ? » Elle ne sait pas quoi répondre. Il s'exprime d'une froideur qui lui glace le sang. Son sermon moralisateur lui donne l'envie d'une gifle qu'elle se retient de lui administrer. Alors il poursuit. « Tu vas le garder ? » Elle le fixe avec condescendance. Il lève les yeux au ciel. Il le savait. « Pauvre conne ! » Pas pleurer, pas pleurer. Le cuir de ses gants se tend autour de son poing fermé, elle esquisse un sourire faux. « Et tu comptes faire quoi ? Rester ici ? Avec ton bâtard dans le bide, sans papiers, sans bourse ? » Elle tire une clope de son paquet avec désinvolture, hoche la tête à l'affirmative. « Et travailler dans ton resto. » Qu'elle termine. Il s’époumone. « Te fais pas d'illusion, Louïsa. Tu pourras pas continuer la fac et le boulot jusqu'à ton accouchement, et tu finiras par être virée du pays. » Ses iris brillant le fixe avec une seule détermination : l'envoyer en enfer. Elle allume sa cigarette et tire dessus sans le lâcher du regard. « J'ose croire que, dans ce pays où tu m'as dis que tous les rêves y sont possibles, je pourrais élever mon enfant avec un homme qui saura l'aimer et une putain de famille autour de lui pour l'épauler. » Il se raidit. « Tu es folle. » « Et toi, t'es qu'un putain de gros connard. Maintenant, j'espère que tu vas bien ouvrir tes oreilles et m'écouter, parce que ce que je vais te dire là, je ne le répéterai pas deux fois : Tu vas m'aider. Ouais Nikos, tu vas m'aider comme tu l'as promis à ma mère y'a un an. Demain, je serais derrière ce comptoir comme si je ne l'avais jamais quitté. Le jour de l'accouchement, tu seras là pour pleurer de joie en maudissant ces paroles que tu m'auras sortit neuf mois plus tôt. Et dans quelques années, j'espère que tu seras encore là pour lui apprendre à jouer au foot, parce que je sais pas si j'en serais capable toute seule. Je te supplierai pas... » Elle pleure comme une débile et c'est peut-être son cœur tout tordu sous sa poitrine velue qui le pousse à la prendre dans ses bras. « T'es une putain de grosse conne. Comme ta mère. » FONDU, PUIS NOIR.
Dernière édition par Louïsa Mavro le Ven 9 Nov - 17:26, édité 14 fois |
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TONIGHT, WE ARE YOUNG
MESSAGES : 298 Date d'inscription : 27/10/2012
| Sujet: Re: tes désirs sont désordres. Dim 4 Nov - 14:35 | |
| Grecque, la demoiselle ? Et puis, tu viens de répondre à ma question dans le mp de Bazzart : c'est bien toi, oui. Bref. Bienvenue parmi nous, Tim, après toutes les histoires qu'il y a put avoir, j'espère que tout le monde arrivera à mettre ça de côté sur BL, pour garder la bonne ambiance et tout et tout. En tous cas, me tarde de voir ce que tu vas faire de Louise, qui est vraiment divine. Puis, si tu as une question, tu connais le chemin, hein |
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MESSAGES : 57 Date d'inscription : 03/11/2012
| Sujet: Re: tes désirs sont désordres. Dim 4 Nov - 14:36 | |
| Louise est divine, bienvenue et bonne chance pour ta fiche il me tarde de voir ce que tu en feras |
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~ GET AWAY FROM HERE
MESSAGES : 101 Date d'inscription : 30/10/2012
| Sujet: Re: tes désirs sont désordres. Dim 4 Nov - 14:37 | |
| mon timochon welcome here. |
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MESSAGES : 40 Date d'inscription : 04/11/2012
| Sujet: Re: tes désirs sont désordres. Dim 4 Nov - 14:41 | |
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MESSAGES : 73 Date d'inscription : 01/11/2012
| Sujet: Re: tes désirs sont désordres. Dim 4 Nov - 17:13 | |
| bienvenue. louise est tellement jolie, et puis j'aime beaucoup le pseudo |
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MESSAGES : 40 Date d'inscription : 04/11/2012
| Sujet: Re: tes désirs sont désordres. Dim 4 Nov - 17:16 | |
| merci beaucoup luz, je te retourne le compliment: rachel est superbe et j'aime le pseudo. |
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MESSAGES : 103 Date d'inscription : 02/11/2012
| Sujet: Re: tes désirs sont désordres. Dim 4 Nov - 20:19 | |
| C'est dingue, mais je crois que c'est la première fois que je la vois jouée Bienvenue ! Hâte de voir ton perso |
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MESSAGES : 40 Date d'inscription : 04/11/2012
| Sujet: Re: tes désirs sont désordres. Mar 6 Nov - 0:03 | |
| merci beaucoup jass. faut bien une première fois à tout.
première partie de ma fiche (nulle) terminée. |
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TONIGHT, WE ARE YOUNG
MESSAGES : 298 Date d'inscription : 27/10/2012
| Sujet: Re: tes désirs sont désordres. Mar 6 Nov - 0:06 | |
| Je m'occupe de toi demain. |
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TONIGHT, WE ARE YOUNG
MESSAGES : 298 Date d'inscription : 27/10/2012
| Sujet: Re: tes désirs sont désordres. Mar 6 Nov - 12:14 | |
| J'aime le mot de la fin. Voilà pour toi ! - Citation :
- « Te fais pas d'illusion, Louïsa. Tu pourras pas continuer la fac et le boulot jusqu'à ton accouchement, et tu finiras par être virée du pays. »
- Citation :
- Tu passes dans une rue, tu t'arrêtes devant un magasin. Devant toi, dans la vitrine, tout : landaus, vêtements, tout ce qu'un bébé à besoin. Et tu restes là.
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MESSAGES : 40 Date d'inscription : 04/11/2012
| Sujet: Re: tes désirs sont désordres. Mar 6 Nov - 19:55 | |
| j'adore les situations merci faustine. je fais ça dans la semaine je suis un peu overbooké. |
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MESSAGES : 58 Date d'inscription : 05/11/2012
| Sujet: Re: tes désirs sont désordres. Mar 6 Nov - 21:24 | |
| Bienvenue |
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TONIGHT, WE ARE YOUNG
MESSAGES : 298 Date d'inscription : 27/10/2012
| Sujet: Re: tes désirs sont désordres. Ven 9 Nov - 16:21 | |
| Bon z'alors, cette fiche. Pour moi, Louïsa va dans le groupe de La Lune, elle n'a pas tellement sa place dans les autres. Et puis, au fond, combien de fois on croise des femmes enceintes qui, peut-être, vivent la même histoire qu'elle ? C'est sûrement beaucoup plus fréquent qu'il n'y parait. En tous cas : bon jeu sur BL ! |
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MESSAGES : 40 Date d'inscription : 04/11/2012
| Sujet: Re: tes désirs sont désordres. Ven 9 Nov - 16:53 | |
| je ne la voyais pas ailleurs non plus, merci beaucoup. |
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~ GET AWAY FROM HERE
MESSAGES : 101 Date d'inscription : 30/10/2012
| Sujet: Re: tes désirs sont désordres. Ven 9 Nov - 17:32 | |
| Wé Timo l'est validé, il nous faut un lien. |
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| Sujet: Re: tes désirs sont désordres. | |
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| | | | tes désirs sont désordres. | |
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