T'as trop bu, vraiment trop. T'as tête tourne, tes jambes s'entrechoquent, tu titubes du haut d'tes escarpins de douze centimètres. Aller encore quelques mètres que tu te dis. Tu crois reconnaitre cette rue, mais tu t'plantes totalement, la vérité c'est que t'es tellement soul que tu marches depuis quinze minutes sans trop savoir où t'es ni où tu vas. Tu sors une clope, tente de l'allumer mais tu galères comme une gamine qui s'retrouve pour la première fois avec un briquet entre les mains. Tu n'fais plus attention à tes pieds, t'as envie de gerber, ton crane te fais mal et cette putain de cigarette demeure éteinte. Et bam, tu t'étales par terre. Tu sens ton visage s'écraser sur le bitume froid du trottoir, t'es tellement dépitée que tu n'essayes même pas de te relever. T'étouffe un « putain ». T'entends des pas, et merde t'as pas envie qu'on t'vois comme ça, pourtant quelques minutes plus tôt t'envisager la possibilité de dormir là.. bref tu relèves lentement la tête, ouvres les yeux et c'est une main tendue que tu découvres. T'hausse un sourcil. « Dégage » t'aimes pas la pitié, et bourrée ca te donne carrément envie de recracher ce que t'as avalé. Tu tentes de te mettre debout par tes propres moyens, mais faut avouer que ceux-ci sont quand même sacrément réduis, alors, tu te rétames comme une merde. « Fais chier » tu l'entends c'marrer et tu te décides à attraper sa main. Tu tiens à peine sur tes jambes, il le remarque et décide donc de t’attraper par la taille. « bouge de là, je .. je suis pas en mesure de ne pas marcher. » un sourire amusé ce dessine au creux de ses lèvres et tu comprends que t’arrives même plus à aligner deux mots. « BB c’est bien ça ? » t’analyses sa gueule, non elle ne t’revient pas, tu t’souviens pas l’avoir baisé et ce n’est pas un de tes potes. Par manie, t’humidifie tes lèvres, un gout de fer imprègne ta langue, tu passes un doigt sur tes lèvres : du sang. « Exact, tu m’emmènes où ? » « Chez moi » ca te dérange pas vraiment, à la limite ca n’sera pas la première fois que tu finis chez un inconnu ni la dernière d’ailleurs. Tu passes un bras sur son épaule et te laisse guider. Inconsciente ? Juste un peu.


Assise sur une chaise tu le regardes s’activer dans sa cuisine. T’affiches un sourire niai, surement l’effet de la dernière pilule que t’as gobé avant d’quitter la soirée. Il s’approche et dépose un chiffon humide sur ta lèvre amochée puis sur ton front égratigné. Il s’assoit en face de toi, récupère ce que t’identifie comme un joint et le coince entre ses lèvres. « Je n’ai pas le droit à un merci ? » t’hausse les épaules, te lève, et vient t’asseoir à califourchon sur ses genoux, tes mains glissent sous son t-shirt tandis que ta langue vient s’amuser avec le lobe de son oreille. Il attrape tes mains « wow, t’sais j’parlé d’un merci verbal pas d’ton cul » sceptique tu te demandes d’où sort ce gars, généralement ils ne disent jamais non, les hommes à qui tu proposes ton corps, surtout que t’es connu pour être plutôt indécise à ce sujet. « L’prends pas mal hein, t’es bonne et t’es tout à fait mon genre mais.. je n’ai aucune satisfaction à sauter une nana qui n’arrivait même pas à se relever toute seule » une nouvelle fois tu te contente d'un mouvement d'épaule. Les yeux de ton inconnu parcoure ton corps peut habillé, il se mord la lèvre inférieur « enfin tant que je n'suis pas dans l'même état qu'elle quoi.. » t'es pas encore assez bourrer pour ne pas comprendre le message, tu souris, sors de ton soutien gorge (une très bonne planque, il faut le reconnaître) un petit sachet de pilule, du bout des doigts tu en attrapes une et le lui tend. Il la dépose sur sa langue, attrape la bouteille de vodka se trouvant sur la table en prend une gorgée. La soirée peut officiellement commencer.