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 too young to be unhappy - (luz)

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    Jass Worthington
Jass Worthington


MESSAGES : 103
Date d'inscription : 02/11/2012

too young to be unhappy - (luz) _
MessageSujet: too young to be unhappy - (luz)   too young to be unhappy - (luz) EmptyLun 5 Nov - 17:06

Début d'après-midi. Mes hauts talons claquent sur le sol, et même si je sais que je ne risque rien à cette heure là, j'accélère le pas. Je n'ai jamais apprécié la solitude, ayant toujours préféré être mal accompagnée que seule dans mon coin, avec rien pour m'occuper. Souvent, il y a des gens que je connais dans le restaurant, quand je finis, alors je vais m’asseoir avec eux, même si ce n'est pas forcément un lieu que j'apprécie, avec ce patron hyper chiant qui n'a rien de mieux à faire que de nous engueuler. On s'y fait, assez rapidement, d'ailleurs. Il faut dire que je suis du genre à toujours m'habituer à tout assez facilement, aussi. En sortant du boulot, aujourd'hui, il n'y avait personne. Je suis donc rentrée sagement à l'appartement, espérant que quelqu'un m'arrête en route, où que quelqu'un s'y trouve.
Un sifflement de frustration s'échappe de mes lèvres. Personne. Il me faut une occupation quelconque, et vite. Je réfléchis un instant à ma situation. Déjà, allumer la télé, histoire de combler ce silence détestable. Je file ensuite sous la douche, dans le but de m'occuper par la suite de mes cheveux, qui sont un peu maltraités par la crasse ambiante du restaurant. C'est pas un truc de luxe, évidemment, plutôt un espèce de fast-food à la con comme il y a à chaque coin de rue, mais je vais pas me plaindre, déjà, j'ai un boulot. Par contre, je vous parle pas des produits qu'on utilise. L'huile de friture qui poisse et colle à la peau même sans se faire éclabousser ; et en parlant de ça, ces éclaboussures qui font des petites boursouflures rouges dégueulasses sur les bras. Sans oublier les produits de nettoyage hyper agressifs, l'odeur ambiante, et les plateaux qui niquent les mains. Je dois me refaire les ongles pratiquement tous les soirs.
Oh! Bon sang, je viens de trouver mon occupation, puisque personne ne semble vouloir mettre les pieds dans cet appartement. Je fais l'inventaire de tout mon service de manucure. Comme je le craignais, ça ne prend pas longtemps, il ne me reste presque plus rien, tous sont déjà entamé à plus des trois quarts, il faut absolument que je change ça. Je fais rapidement le compte de l'argent qu'il me reste. J'ai eu quelques pourboires, aujourd'hui, ça devrait le faire. Je ne roule pas sur l'or, aussi je me contente d'acheter des produits à bas prix, même si bien évidemment je rêve d'habiter dans un magasine Vogue, avec toutes ces fringues et ces mises en beauté hors de prix pour la plupart, mais qui ne coûtent rien à certains. Je laisse échapper un soupir, rêveur cette fois-ci, avant de me ressaisir. On a beau être en début d'après-midi, si je veux sacrifier mon argent en shopping, il serait temps que je me bouge maintenant. Je m'habille avec soin -comme d'habitude - optant pour une robe légère pas trop portée encore, accompagnée d'une veste ayant appartenu à l'un de mes ex, et qui, par chance, ne me l'a jamais redemandée. Le tout bien évidemment rehaussé par des escarpins vertigineux. Je vérifie cinq fois mon maquillage, tourne trois fois devant mon miroir, m'examinant sous toutes les coutures - on n'est jamais trop prudente - avant de me diriger vers la porte, mon sac à main en faux cuir à la main. Une fois dehors, je me sens d'abord un peu conne. Par où commencer, par où aller ? Je finis par décider qu'un centre commercial sera le meilleur plan, tant pis pour la tentation des fringues à côté. Au pire, j'ai payé mon loyer, et mes colocs pourront bien me dépanner une fois, non ? Non ? Tant pis.
Je marche assez rapidement, comme toujours, et ce n'est pas grave, parce que j'ai l'habitude des hauts talons ; ça fait longtemps que je sais faire taire la douleur. Et puis, je sais que ça me procure une certaine classe. Un léger vent balaie mes joues, et donc mes cheveux, qui virevoltent autour de moi - ils font souvent ça quand ils viennent d'être lavés. Et puis, surtout, la vitesse combinée aux escarpins augmentent le mouvement de mes hanches, et que je sache, ça n'a jamais dérangé que les petites coincées ou les vieilles filles. Et quelques gays qui s'assument, peut-être.
Je regarde autour de moi en traversant la grande place ridicule de Brooklyn. Il y a toujours pleins de touristes ici, mais les plus mignons sont toujours dans un groupe à la con dont ils ne peuvent pas se défaire pour aller s'amuser, c'est chiant. Je promène mon regard sur la foule, espérant que peut-être quelqu'un retiendra mon attention.
Bingo. Une blonde aux yeux clairs, mais pas de l'Europe de l'Est comme moi, plutôt dans le style latin, que je reconnais après une bonne minute. Nieves. Luz, Nieves. Un sourire s'étale sur mes lèvres, tandis que je traverse la foule pour la rejoindre. Merde, elle risque de pas me voir, vu qu'elle me tourne le dos, maintenant. « Luz ! hey, Luz ! » Je me sens conne, a crier son prénom ; surtout que je n'ai jamais vraiment su comment ça se prononçait. Dans la bouche de son frère, avec qui je suis sortie, ça sonnait comme une caresse, c'était un nom plutôt rond. Mais c'était avec l'accent, aussi. Moi, j'ai une bouche de polonaise, les son sont plus secs.
Je finis par me planter devant elle, et lui impose l'accolade, l'attirant à moi dans un grand sourire. « Eh bah, ça fait un bail ! Comment tu vas ? La famille, tout ça ? » je m'interromps un léger instant, sans lui laisser le temps pour autant de répondre. « Enfin, quand je dis "famille, tout ça" ; je pense pas à ton frère, hein, plutôt à toi, avec le côté "tout ça", tu vois ? » J'éclate de rire toute seule, avant de me reprendre et de secouer la tête. Ce "tout ça", en général, c'est le signe qu'on attend des potins. Luz et moi, on a jamais vraiment parlé de potins, mais plus de trucs assez intimes. Enfin, quand on est la seule fille de la famille, j'ai conscience que ça doit pas être évident de parler de tout. Heureusement qu'on a ses amies, et Luz, et bien je crois que c'est comme une amie, comme si elle m'avait adoptée quand je sortais avec son frère. Même si ça arrive qu'on se perde de vue, parce qu'au départ, on était pas potes, j'étais juste la meuf de son frère.
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    Luz Nieves
Luz Nieves


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too young to be unhappy - (luz) _
MessageSujet: Re: too young to be unhappy - (luz)   too young to be unhappy - (luz) EmptyMar 6 Nov - 10:55

Luz se tourne les pouces, assise sur des marches. Elle s'ennuie depuis un bon moment, et c'est pour ça qu'elle a décidé de sortir. Ses parents sont au travail, Nara en train de bosser quelque part, Manuel sans doute chez un pote, et les jumeaux sont de sortie et n'ont même pas voulu lui dire où ils allaient. Oh, et bien sûr, Tiago est occupé, sa copine squatte chez lui. A cette pensée, elle soupire à nouveau et se lève, comprenant qu'elle ne s'ennuiera pas moins ici. Alors qu'elle s'apprête à traverser la place pour partir, elle entend son prénom, prononcé d'une manière pour le moins étrange. Elle reconnaît plus la façon dont il sonne mais se rend compte qu'elle est incapable de dire qui parle. Alors Luz tourne la tête vers la voix qui l'appelle, affiche un sourire en reconnaissant Jass. Évidemment. Jass, toujours aussi jolie en petite robe et talons hauts. Ce n'est pas Luz qui mettrait ça, elle n'a jamais compris comment c'était humainement possible de marcher avec des talons pareils au pied. Elle, elle galère déjà à tenir debout alors marcher, c'est même pas la peine d'essayer. C'est ce qui a fait grande impression sur la gamine de treize ans qu'elle était, la première fois qu'elle a vu Jass. Son assurance face aux autres, son aisance avec de telles chaussures au pied, sa jolie tenue et surtout son beau visage. On dit que les gens sont naturellement attirés par les gens beaux, ce n'est pas forcément vrai, mais ils attirent l'attention. Et pour Luz qui s'effaçait constamment, Jass avait tout l'air de la fille qu'il fallait devenir. Parce qu'elle était aussi jolie que Nara et plus sympathique – les deux ne se sont d'ailleurs jamais entendues. Elle s'approche et la prend aussitôt dans ses bras avec naturel. Le sourire de Luz s'agrandit, Jass a toujours été spontanée avec elle, et affective aussi. D'habitude, les copines de son frère ne lui adressaient presque pas la parole, et la chassaient rapidement quand elle tentait de s'incruster, parce qu'elles, c'est Manuel qu'elles voulaient voir, et pas la petite sœur. Mais ça s'est toujours passé différemment avec Jass qui ne l'a jamais envoyé balader, gagnant ainsi automatiquement l'affection de la gamine de treize ans, en plus de son estime. C'est pour ça qu'elles avaient continué de se voir, même après qu'ils aient rompu. Pour ça qu'elle l'interpellait avec autant de naturel, encore aujourd'hui. - Eh bah, ça fait un bail ! Comment tu vas ? La famille, tout ça ? Petite pause qui ne dure qu'un infime instant, et Jass reprend aussitôt, comme elle a l'habitude de le faire. Elle est du genre bavarde, plus que Luz qui ne dirait pas grand chose, si on ne lui posait pas de questions et qu'on attendait qu'elle fasse la conversation. - Enfin, quand je dis "famille, tout ça" ; je pense pas à ton frère, hein, plutôt à toi, avec le côté "tout ça", tu vois ? Elle éclate de rire, provocant un grand sourire sur le visage de Luz qui acquiesce. Elle se doute bien que Jass s'en moque un peu maintenant, de Manuel. Depuis le temps, elle a dû avoir un nombre incalculable d'autres copains. Et c'est peut-être ce dont elle parle avec ce « tout ça ». Mais Luz n'est pas sûre et elle ne va pas s'étendre sur le désert de sa vie amoureuse si ce n'est pas ce qui lui est demandé. Alors elle se contente de sourire et de répondre : - C'est vrai que ça fait un moment. Mais t'as pas changé du tout. Elle la contemple un instant, lui sourit. - Ça va bien, tout va bien. Je sais que tu parlais pas de Manuel précisément mais il va bien, aussi. Comme les jumeaux et Nara. Elle doit probablement l'embêter, avec toutes ces précisions, elle qui avait justement ajouté qu'elle l'interrogeait plutôt sur elle. Mais Luz, sans être timide, est assez réservée en tout ce qui la concerne directement. Elle déteste s'étaler sur sa vie et se débrouille toujours pour détourner le sujet d'elle, notamment en évoquant sa famille – la chance d'avoir une famille aussi nombreuse et des frères comme les jumeaux, grâce à qui on a toujours quelque chose à raconter, grâce à leurs frasques quotidiennes – ou en posant des questions sur son interlocutrice. - Et toi alors ? Qu'est-ce que tu faisais pendant tout ce temps ? Si Luz n'aime pas beaucoup parler d'elle, elle aime bien écouter les gens parler d'eux. Surtout quand elle les aime bien et qu'elle s'intéresse à eux, ce qui est bien sûr le cas pour Jass. Alors elle la détaille, lui fait un beau sourire, et attend qu'elle raconte.
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    Jass Worthington
Jass Worthington


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too young to be unhappy - (luz) _
MessageSujet: Re: too young to be unhappy - (luz)   too young to be unhappy - (luz) EmptyMar 6 Nov - 14:52

Le sourire de Luz est la chose qui va le mieux avec son prénom. Enfin ça, c'est son frère qui me l'avait dit, que "luz" veut dire "lumière" en espagnol. Et si au départ j'avais trouvé ça complètement con d'appeler son enfant "lumière" - non mais sérieusement, c'est pas un interrupteur, la gamine - je dois admettre que ça lui correspond plutôt bien. Elle a cette façon de sourire qui est tellement loin de mes sourires faux que j'adresse malgré moi à longueur de temps.
Elle me dit que je n'ai pas changé du tout, et je décide de le prendre comme un compliment. C'est vrai que des fois, les gens ont l'air plutôt blasés quand ils me font cette remarque, comme s'ils espéraient que pendant la nuit, subitement, je sois devenue une grosse brune aux yeux marrons. Heureusement pour moi, on n'est pas dans un film de science fiction. Mais l'affection que me portait Luz et son air heureux de me voir me confirme que c'est plutôt un compliment.
Pour elle, c'est pas vraiment la même chose. Quand elle avait treize ans, elle était toute plate, comme toutes les filles à cet âge là. Elle a grandi, a perdu les rondeurs de l'enfance pour en trouver d'autres plus féminines. Même si on s'est revues entre temps ; je doute que je l'aurais reconnue après une perte de contact de six ans. « - Ça va bien, tout va bien. Je sais que tu parlais pas de Manuel précisément mais il va bien, aussi. Comme les jumeaux et Nara. » J'avais presque oublié qu'ils étaient aussi nombreux dans sa famille. Moi qui suis fille unique, ça m'avait toujours fait un peu halluciné ; mais étrangement ils réussissent à bien s'entendre. Nous, à trois, c'était du gros n’importe quoi, mais eux... J'avais surtout oublié Nara, en fait. La meuf qui étudie, celle qui pourra continuer plus tard et qui réussira, surement. Le genre de fille que j'aime pas trop, parce que je me sens forcément conne à côté d'elle.
« Et toi alors ? Qu'est-ce que tu faisais pendant tout ce temps ? » Je laisse échapper de nouveau un petit rire, notant qu'elle n'a pas répondu à ce qui m'intéressait le plus, mais je suis pas prête de laisser tomber. Si elle répond pas, c'est soi qu'elle veut pas en parler, soit... je sais pas, mais je vais lui en faire parler. « Moi ? Bah pas grand chose, j'suis en colocation, j'bosse dans un fast-food à la con, enfin, rien de spécial, quoi. » Je la détaille un instant, essayant de deviner ce qu'elle peut faire, en ce moment. Elle à quoi, dix huit ans ? « Et toi tu fais quoi ? T'es toujours au lycée ? Tu suis les traces de tes frère ou de ta soeur ? » C'est con, comme question. On a toujours plus tendance à suivre sa soeur quand on est une fille, non ? Enfin, peut-être pas, sinon Luz serait surement pas venue comme ça me parler à moi, elle aurait préféré sa soeur. Certains sont plus à l'aise avec des inconnus, et se confient plus, mais je suis pas sûre que ça soit le cas de Luz. Je tends mon doigts vers et lui donne un petit coup sur le nez. « Et puis va pas croire que j'ai pas remarqué que t'as pas répondu à ma question ; t'as quelqu'un en vue, ou pas ? »
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    Luz Nieves
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too young to be unhappy - (luz) _
MessageSujet: Re: too young to be unhappy - (luz)   too young to be unhappy - (luz) EmptySam 10 Nov - 20:15

- Moi ? Bah pas grand chose, j'suis en colocation, j'bosse dans un fast-food à la con, enfin, rien de spécial, quoi. Luz la regarde, acquiesce. Elle comprend. C'est leur quotidien à tous. Pas assez de sous pour se trouver un appartement individuel, mais besoin de sous quand même, alors on prend un petit boulot pourri en espérant que ça suffira, parce qu'on peut rien faire d'autre. C'est comme ça. Elle sait bien qu'au fond, Jass en veut pas de son boulot, que ça craint, qu'elle déteste ça. Mais elle le fait quand même. Parce qu'elle en a besoin. Il faut bien gagner de quoi vivre. Je vois le genre, oui. Mais au moins t'as ton chez-toi, et t'as un boulot, c'est déjà ça. Elle lui sourit. Parfois elle voudrait bien avoir à chez elle, vraiment rien qu'à elle. Elle aime bien sa maison, la proximité avec ses parents, avec ses frères, mais des fois, elle voudrait bien être tranquille. Ne pas les voir systématiquement débarquer quand elle est avec Tiago, ou qu'elle amène quelqu'un. En même temps, ils lui manqueraient tous drôlement et elle est pas vraiment habituée à la solitude, Luz. Alors c'est bien comme ça. - Et toi tu fais quoi ? T'es toujours au lycée ? Tu suis les traces de tes frère ou de ta sœur ? Elle a un léger rire en entendant la question. C'est tellement typique de Jass. Toujours au lycée ? Non, elle a dépassé l'âge, elle a eu son diplôme. Mais c'est tout, c'est le seul qu'elle a et qu'elle aura. Elle aurait bien continué les études, Luz, mais c'était pas vraiment possible. Elle était pas mauvaise, non, mais elle avait pas non plus les capacités de Nara et comme il fallait gagner de l'argent, ben, elle a fait ce qu'il fallait. Elle a arrêté ses études et elle s'est trouvé un job, comme tout le monde. Elle n'a pas le boulot le plus désagréable du monde. Au fond, elle aime bien l'atmosphère un peu ancienne de la bibliothèque, et puis ranger les livres, les enregistrer, y a pire. Même si elle ne peut s'empêcher de penser que quand sa sœur les lit, elle, elle ne fait que les remettre à leur place. Elle aurait rêvé à quelque chose d'un peu plus glorieux, Mais c'est comme ça. Elle regarde Jass, sourit. - Je travaille à la bibliothèque. Rien de bien palpitant, mais on fait pire. Elle la regarde, hausse les épaules. Ce que fait Nara, c'est pas pour moi. Elle s'est habituée à l'idée, ça ne la désole plus. Elle a compris que c'était comme ça, et pas autrement. Tant pis, c'est la vie. Elle lui sourit, ne la quitte pas des yeux. Jass lui donne un petit coup sur le nez, ce qui provoque immédiatement un rire chez Luz. - Et puis va pas croire que j'ai pas remarqué que t'as pas répondu à ma question ; t'as quelqu'un en vue, ou pas ? Ses joues rosissent légèrement, mais elle secoue la tête pour signifier que non, elle n'a personne en vue. C'est pas tout-à-fait vrai, mais c'est pas tout-à-fait faux non plus. Après tout, personne ne lui fait vraiment d'effet. Sauf une certaine personne mais c'est normal : ils sont très proches, voilà tout. Inutile de mettre l'accent là-dessus, ça ne sert à rien. Il a une copine. Et puis de toute façon c'est juste un ami. Un très bon ami en plus. Mais c'est tout.
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    Jass Worthington
Jass Worthington


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too young to be unhappy - (luz) _
MessageSujet: Re: too young to be unhappy - (luz)   too young to be unhappy - (luz) EmptyDim 11 Nov - 16:12

« Je vois le genre, oui. Mais au moins t'as ton chez-toi, et t'as un boulot, c'est déjà ça. » Je la regarde, fronce les sourcils, mais continue de sourire. Même si Luz a elle aussi gardé son sourire, la tournure de sa phrase me pousse à me poser des questions. Est-ce qu'elle est à la rue ? Je secoue la tête pour me ressaisir. Elle doit forcément habiter encore chez ses parents, un truc dans le genre ; et les familles nombreuses doivent peser. Je suppose. Qu'est-ce que j'en sais, après tout ? Elle à raison, j'ai mon chez moi, c'est déjà ça. Franchement, vivre encore chez ma mère, en ce moment ? Je pense pas que ça serait possible. Et puis mes colocataires sont plutôt cool, évidemment, il y a des crises passagères, mais c'est ça, la vie à plusieurs, j'ai bouffé pire quand j'étais gosse. Et puis, oui, j'ai un boulot, et pas de raisons de me faire virer pour le moment. Je suis pas l'employée modèle, non plus ; j'oublie souvent de prévenir les clients quand il y a des promotions - ce qui doit bien arranger le gérant au final, donc il me dit rien - je sers souvent mes amis en priorité ; mais bon, il faut bien savoir se saisir des avantages qu'y s'offrent à nous. C'est pas non plus comme si on avait le choix.
Luz rit quand je lui parle de sa voie actuelle. Elle, avec sa soeur intello, elle a eu le choix. Moi, pas. J'ai jamais eu rien d'exceptionnel, mes études étaient vouées à l'échec depuis le début, et personne ne s'est soucié de m'encourager à réussir. Pourquoi faire ? Des jeunes dans mon cas, ça court les rues. Ce truc, comme quoi chacun aurait un talent particulier, c'est des conneries. Ou alors, j'ai un talent tellement commun que tout le monde s'en fiche.
« Je travaille à la bibliothèque. Rien de bien palpitant, mais on fait pire. » J'éclate de rire, totalement d'accord avec elle. Bordel, j'ai toujours détesté lire. Un prof nous avait dit que ça servait à ouvrir l'esprit, à réfléchir par soi-même, à méditer. Bon OK, réfléchir par soi-même, c'est pas inutile. Mais bon, c'est assez instinctif, quoi. Méditer ? Sur quoi, pourquoi la Terre est ronde, des conneries comme ça ? Déjà, quand t'es plongé dans tes pensées, t'as souvent l'air autiste. Après, ça sert à rien. A part se rendre compte qu'on a bien tout lu, bien tout appris, mais qu'au final on bosse dans un restau à la con, et on finit par s'ennuyer encore plus dans notre vie. Enfin, dans mon cas, c'est ça. Je suppose. C'est pas maintenant que je vais me mettre à lire pour exposer cette théorie. La seule chose que je lis, c'est ma fiche de paie, et les commandes quand par malheur je suis de corvée de cuisine. Steak-frites, hamburger-frites ; c'est assez répétitif.
Luz me dit que ce que fais sa soeur n'est pas pour elle, et j'hoche la tête vigoureusement. ça doit être calme, une bibliothèque, n'empêche. Reposant. Ou chiant, ça dépend. Moi, où je bosse, il y a tout le temps du bruit. Le lendemain de soirée arrosées, c'est pas le top, mais c'est notre problème.
J'écarquille les yeux en voyant que Luz rougit quand j'évoque un potentiel petit ami. Là, elle fait fort. J'espère qu'elle a conscience qu'il n'en faut pas plus pour me titiller. Elle n'est pas prête de partir tant que je ne connais pas le fin mot de l'histoire. « Naaaaan ! » Je dois avoir l'air cruche, avec la bouche à moitié ouverte, position poisson ; pas très sexy. Je me ressaisi, me redresse et lui adresse un clin d'oeil, passant un bras autour de ses épaules. J'a-dore les histoires de couple, les films romantiques, tout ça, c'est mon petit plaisir. Oui, je suis une débile sentimentale, et peu importe. Pour moi, Luz n'avait jamais été "trop jeune" quoi qu'en disait les autres. Enfin, je pense qu'on est jamais trop jeune, en fait. Déjà quand je sortais avec son frère, je l'interrogeais de temps en temps sur ses fréquentation ; pas pour l'engueuler, oh non, pour l'encourager, au contraire. « T'as un petit ami ? » Je réfléchis un instant. Si oui, elle n'aurait pas rougi, et surtout, elle n'aurait pas dis non. Je secoue la main, signe qu'elle doit me laisser réfléchir pour le moment. « Attends, attends, je vais deviner. Alors... » Je me plante droit devant elle, détaillant son visage, attrapant une mèche de ses cheveux entre mes doigts, lui souriant d'un air taquin. « T'as quelqu'un en vue... Mais, il y a un mais. » Je regarde le ciel, espérant y trouver la solution au problème. de quoi on a parlé, déjà ? De sa famille, c'est vrai. C'est peut-être ça ? « Mais ta famille ne l'aime pas, ou un de tes frères est plus ou moins rival avec l- Oh! Un ex de ta soeur ? » Je pose mes yeux de nouveau sur elle, avide de savoir.
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    Luz Nieves
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too young to be unhappy - (luz) _
MessageSujet: Re: too young to be unhappy - (luz)   too young to be unhappy - (luz) EmptyDim 18 Nov - 11:31

En voyant les sourcils légèrement froncés de la jeune femme qui l'examine, Luz reprend aussitôt. Mais moi ça va, hein, t'en fais pas. Pour la rassurer, parce qu'il n'y a pas de raison qu'elle s'inquiète. C'est vrai. Tout va bien, ou presque. Pas de quoi s'inquiéter. Jass rit quand elle parle de son travail. Quelqu'un d'autre aurait pu se vexer, mais pas Luz. Elle sait bien que son rire n'a rien de moqueur, qu'il signifie juste son assentiment. Elle affiche un sourire, qui se réduit un peu à cause de la gêne quand Jass évoque sa vie amoureuse. - Naaaaan ! Évidemment. Il fallait s'en douter. Jass la connait depuis longtemps et elle doit être habituée à ce genre de choses. Comme si elle avait pu la tromper avec ce ridicule signe de tête. A en juger par son expression, elle a très bien compris qu'elle tente vainement de dissimuler que oui, elle pense bien à quelqu'un. Mais à quelqu'un qui ne pense pas à elle comme ça. Donc, c'est perdu d'avance et ça ne sert à rien de se faire du mal à l'évoquer. De se torturer avec des et si. Il vaut mieux ne pas en parler et l'oublier. De toute façon, ça ne changera rien, ils ne seront jamais ensemble alors il vaut mieux se contenter de son amitié. - T'as un petit ami ? demande Jass avant de faire un petit mouvement de main pour l'empêcher de répondre. Luz ne peut s'empêcher d'afficher un léger sourire en la voyant réfléchir, en l'imaginant partir dans ses réflexions pour tenter d'élucider le mystère. - Attends, attends, je vais deviner. Alors... Elle vient se mettre face à elle pour mieux pouvoir examiner son visage et prend une mèche de ses cheveux qu'elle tortille doucement. C'est le genre de chose que Luz ne pourrait pas faire. C'est trop personnel pour elle, elle n'a pas l'aisance de Jass et serait mal à l'aise à faire ça. Mais elle ne dit rien, parce qu'elle sait que c'est normal pour elle de faire ça, qu'elle est très tactile. Alors elle se laisse faire pendant qu'elle l'examine. - T'as quelqu'un en vue... Mais, il y a un mais. La teinte de ses joues prend une couleur encore plus soutenue et elle pince les lèvres. Elle n'est pas loin de la vérité, Jass. Enfin, quelqu'un en vue, c'est vite dit, elle n'a personne en vue, parce que la personne avec qui elle pourrait s'imaginer former un couple, est déjà en couple et il n'est pas question qu'elle essaye de le voler à sa copine. Ce n'est pas son genre. Et puis, il faut voir les choses en face : elle ne soutient vraiment pas la comparaison. L'autre est belle, dans le genre princesse magnifique qu'on observe de loin, poupée de porcelaine qu'on n'ose toucher de peur de l'abimer. L'autre est intelligente, elle fait des études, elle aura un avenir. Il va si bien avec elle, ils forment un beau couple. Et elle, elle n'est que le vilain petit canard, la cinquième roue du carrosse. Elle n'a rien à faire là. Et il n'est absolument pas question d'essayer de changer ça et de se ridiculiser. Elle restera la bonne copine. C'est comme ça. Point. - Mais ta famille ne l'aime pas, ou un de tes frères est plus ou moins rival avec l- Oh! Un ex de ta sœur ? Elle éclate de rire. C'est plus fort qu'elle, les suppositions de Jass la font rire. Elle pourrait être dans le vrai, ce n'est pas si alambiqué que ça, comme idée. Mais ça fait très Roméo et Juliette, quand on y pense. La rivalité avec la famille, et le reste. Mais là, elle est loin du compte. C'est vrai, sa famille l'adore. Il est plus que le bienvenu chez eux. Ses parents le considèrent presque comme un fils, Manuel l'apprécie et les jumeaux se font un plaisir de toujours l'entraîner avec eux. Il n'y a que Nara qui ne l'apprécie guère, mais Nara n'apprécie personne qui n'ait pas un diplôme d'une grande école et qui ne fasse pas des études compliquées. C'est pour ça que l'idée de Jass lui semble si irréaliste. Elle, avec un ex de Nara ? - Enfin Jass ! Tu connais Nara, imagine le genre de gars avec qui elle sort.. Tu me vois avec un type pareil ? La réponse attendue est non, bien évidemment, parce que Luz n'a absolument rien à voir avec Nara, et elle n'a pas les mêmes goûts en matière de garçon non plus, il suffit de voir qui lui plait.
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    Jass Worthington
Jass Worthington


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Date d'inscription : 02/11/2012

too young to be unhappy - (luz) _
MessageSujet: Re: too young to be unhappy - (luz)   too young to be unhappy - (luz) EmptyMer 21 Nov - 14:47

Ce qui est bien, avec Luz, c'est qu'on a pas forcément besoin de parler ; elle est assez expressive en elle-même. D'habitude, le silence me dérange un peu, je parle tout le temps pour ne rien dire et il faut que je m'occupe sans cesse, sans que ça s'approche de l'hyperactivité, ça reste parfois en problème. Enfin, c'est ce qui m'a poussée à venir ici. Mais elle, elle me laisse parler, et mieux encore, elle m'écoute. J'ai l'habitude de déballer ma vie en gros, en long et en large, en oubliant de mon propre gré quelques passages que je ne sais pas décrire ; sans qu'on m'écoute forcément. Elle, elle fixe son attention sur ma personne, et elle réagit, sans mots. Elle a vu ma réaction lorsqu'elle n'a pas parlé d'elle et que je me suis demandée si tout allait bien, et elle m'a rassurée tout de suite, ce qui me permet de retrouver le sourire. En même temps, avec les enchaînements de la conversation, j'aurais surement oublié ce détail, ou plutôt il serait passé au second plan. C'est vrai quoi ; si tu te retrouves à la rue où que t'es hyper malade, si t'as un petit copain, il peut t'héberger, ou te filer un peu de fric pour te faire soigner. La solitude, c'est le truc le plus horrible, je crois. Même avant la misère, la faim et le manque de vêtements.
Le rire de la jeune fille m'intrigue, je me demande si c'est que j'ai vu juste ou pas. « Enfin Jass ! Tu connais Nara, imagine le genre de gars avec qui elle sort.. Tu me vois avec un type pareil ? » J'esquisse une moue déçue, de pas avoir trouvé, et parce que je ne suis pas sûre de comprendre ce qu'elle veut dire. En fait, non, Nara, je ne la connais pas trop. Je ne l'ai croisée qu'à quelques reprises, quand j'avais chez les Nieves, c'était pas pour elle, ni même pour Luz ; elle et moi on se parlait bien, mais je ne suis jamais venue quand mon ex n'était pas là. Enfin, normal, j'allais pas m'inviter chez lui juste parce que sa petite soeur pourrait être là, je serais passée pour une malade mentale qui peut plus se passer de lui. Je pense à la fameuse expression "qui se ressemble s'assemble", et me dit que que l'aînée doit surement sortir avec des petits intellos coincés. Ou alors, au contraire, elle sort avec des gros durs, parce qu'elle sait comment les tenir en laisse pour qu'ils soient soumis et gentils. Je manque de me marrer toute seule à cette idée, imaginant un caïd tenir le cahier de sa meuf pour qu'elle puisse réviser, même si il capte pas un mot de ce qui est écrit.
J'hausse les épaules. C'est vrai que Luz, elle est jeune, elle a besoin d'action et de calme en même temps. Pas un petit intello trop chiant, elle s'ennuierait avec lui, c'est sûr. Pas un caïd non plus, d'ailleurs, elle est trop douce pour ça, il lui ferait du mal, même inconsciemment. Je passe encore ma main dans mes cheveux, pensant à tout ça. En fait, je n'ai aucune idée du type de mec de Luz. C'est con à dire, mais je vois pas avec qui elle pourrait sortir. Quelque part, et même si je la conseillais à cet âge là, pour moi elle a encore cette mentalité de gamine de treize ans ; même si c'est environ à cet âge là que j'ai couché pour la première fois. Je la scrute, espérant qu'elle parle d'elle-même et me dise de qui il s'agit, même si je le connais pas à tous les coups. « Un mec gentil et attentionné. » Je sais, c'est cliché, et on s'en fou. Toutes les filles rêvent de ça, et Luz le mérite plus que moi, je suppose. J'ai jamais vraiment connu ça. Des mecs gentils, mais même un peu trop, qui refusent rien à personne et avec qui on finit on sait pas trop comment, mais ça dure pas, parce qu'ils en ont rien à faire du couple, au final, et ils sont pas attentionnés. Au contraire, des mecs attentionnés, voir trop, des jaloux possessifs qui se permettent d'aller voir ailleurs dès que possible alors qu'ils ont juré que si jamais moi je le faisais, ils me tueraient. C'est le genre d'expérience qui arrive pas souvent, heureusement. Bref, les mecs qui sont gentils et attentionnés en même temps, ça existe pas. Ou alors, c'est tes potes. Mais eux, tu peux pas sortit avec eux, pour X raison. Je pousse un soupir. « Franchement, je sèche, là. Vas-y, dis moi! » Je lui souris, avide de savoir.
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