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| (lore) alors autant choisir la folie. | |
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MESSAGES : 26 Date d'inscription : 05/11/2012
| Sujet: (lore) alors autant choisir la folie. Lun 5 Nov - 15:50 | |
| LORE BURROUGHS
« Les hommes craignent la mort par la même raison que les enfants ont peur dans les ténèbres. » (Fr. Bacon) mais moi, j'ai pas peur de la mort, tu sais. j'ai pas peur de la mort. j'ai peur de rien. j'ai peur ni du noir, ni d'mes cauchemars éveillés, ni des chiens errants, ni du sang, ni de demain. je tremble pas. jamais. tu peux m'dire que traverser l'autoroute à deux heures du mat', quand il fait nuit, que les seuls mecs qui roulent ont tous 10g dans l'sang, c'est dangereux. j'rigolerais. parce que si j'fais ça, tu vois, c'est juste pour m'sentir un tout petit plus vivante. pour sentir les frissons et l'adrénaline et le sang qui coule dans mes veines. sans ça, j'existe pas. je suis. tout au plus. j'veux d'la vie qui explose, qui pétille, qui fonce droit dans le mur lancée à 300 kilomètre/heure et qui en rit, haut et fort. et quand j'étais petite, je crois que j'connaissais même pas les ténèbres. veilleuse allumée toute la nuit. pas de fantômes dans le placard, pas d'monstres sous le lit, pas d'méchant pas beau qui frappe contre la fenêtre les soirs de tempête. je voyais tout. j'savais tout. c'est peut-être pour ça que le noir, que la nuit, que le tout, que le rien, m'attirent tant aujourd'hui. j'me souviens maintenant. c'est con, peut-être, sûrement, mais j'me souviens : maman, elle, elle avait peur. de vieillir. elle passait tellement d'temps chez son chirurgien, que j'suis sûre qu'elle s'le tapait. j'lui ai dit, un jour, elle a pas apprécié. c'était un peu avant qu'ils me jettent dehors, papa et elle. avant que j'me retrouve à la rue, tu sais ? enfin, la rue, c'est un grand mot. elle avait crié. j't'aurais bien dit que son visage était déformé par la colère, mais son visage, ça f'sait un bail qu'il bougeait plus. mais toi, tu sais ? tu sais ce que c'est la peur ? tu sais comment on fait ? pour vivre sans saigner, pour aimer sans tomber ? si tu sais, ne m'apprends pas. ça m'intéresse pas. | | SURNOM(S): lore, léo, princesse, ginger, burroughs. putain. ÂGE, DATE ET LIEU DE NAISSANCE: dix huit ans, six février, nyc. ORIGINES ET NATIONALITE: américaine. ACTIVITÉ(S): caissière dans une épicerie. putain quand elle a envie d'une nouvelle robe. ORIENTATION SEXUELLE: hétérosexuelle. ETAT CIVIL: célibataire. SIGNE DISTINCTIF: ses cheveux roux, sa peau transparente qui laisse apercevoir quelques veines bleues surtout sous les yeux, son rire léger, son goût pour la vodka et sa proximité avec taz. PSEUDO: bord de ciel. AVATAR: zazoe van lieshout |
Les seuls gens qui existent sont ceux qui ont la démence de vivre, de discourir, d'être sauvés, qui veulent jouir de tout dans un seul instant, ceux qui ne savent pas bâiller. (j. kerouac) J’suis sûre que le patron n’fait jamais ses comptes. J’suis sûre que son épicerie, c’est juste une putain d’planque pour ses deals. Il a bien une tête de dealer, l’patron. J’dis ça parce que, depuis que j’suis là, ma caisse c’est de plus en plus un trou noir. J’fournis une bouteille gratos à Tiago quand il vient m’enlever, j’m’offre des bonbecs quand j’ai la dalle et je pique dans la caisse quand j’en ai envie. Et le mec, il continue à m’payer. Même quand j’quitte la boutique en laissant tout en plan – ce qui arrive au moins un soir par semaine. J’te jure, je comprends pas. J’pense à tout ça en faisant passer les articles d’un clodo qui passe presque tous les jours : une bouteille de vin et un paquet de pain de mie. Quand j’lui annonce le prix, il me dévisage. C’est pas c’que j’avais calculé, il me dit. Il me manque 1 dollar. Il sourit. Je sais qu’il sourit parce qu’il sait ce que je vais lui répondre. Il a l’habitude. Il abuse pas mais il a l’habitude. Vas-y, c’est pour moi. Il me tend la monnaie, je compte pas, j’encaisse. Il s’en va, la tête penchée, comme pour mieux observer les choses. Il m’fait marrer. J’crois que j’l’aime bien. Il est quatorze heures, j’finis dans trente minutes, mais j’en ai déjà marre. J’me serre dans le paquet d’gâteaux que j’ai piqué tout à l’heure. Un quart d’heure plus tard, j’suis déjà partie. La collègue est venue prendre la relève – parce que je l’ai appelé en lui disant que j’avais un rencard super important. Faux, archi-faux. J’ai rencard avec la liberté, rien d’plus. J’me souviens quand même que je devais passer voir une pote. La dernière fois, elle m’a dit qu’il fallait qu’on s’voit et que ça f’sait trop longtemps qu’on s’était pas vues et que j’lui manquais un peu. Tout ça. Elle est toujours sur Manhattan, ses parents l’ont pas encore foutue dehors, elle. J’monte dans un taxi et donne l’adresse au chauffeur. Il me regarde bizarrement – il doit se demander ce que j’ai à foutre là-bas, avec mes collants troués et mes cheveux mal coiffés. A la limite, j’m’en fous – et lui aussi, tant que j’paye la course. Ce que je fais. Pour une fois. Il m’abandonne sur le trottoir, au milieu des gens. J’me suis trompée d’adresse, il faut que j’remonte la rue. Au hasard d’un regard, je croise celui de ma mère. Ses yeux passent sur moi, m’effleurent sans même s’arrêter. Peut-être qu’elle m’a oublié, entre deux diners en bonne compagnie. J’m’arrête. J’la laisse avancer : juste le temps de réfléchir. C’est la première fois que j’la vois en deux ans. La première fois que j’me retrouve face à elle. Et j’crois que j’ai pas mal de choses à lui raconter. J’fais demi-tour et en deux-trois enjambées, j’la rattrape et saisis son bras. Elle me dévisage. Sa bouche se tord, j’ai l’impression qu’elle va crier. Mais merde, j’suis sa fille, j’vais pas la violer. Coucou Maman. Ça va ? Ouais ? Moi aussi. Je parle trop fort, tout l’monde nous dévisage. Elle feint l’indifférence – genre, c’est qui cette folle qui m’parle ? Je continue. T’sais, j’vois un mec en ce moment. Tu m’as pas posé la question, mais j’te l’dis quand même. Il m’a pas dit son prénom. Ou alors, j’m’en souviens pas. On fait pleins d’trucs cools ensemble, comme. Non, en fait, j’peux pas te dire. Elle se dégage. Avance. Foulée rapide, paniquée. Je la suis. Il est pas beau maman – enfin, tu l’trouverais pas beau, toi – mais moi j’l’aime bien. D’ailleurs, ‘faut qu’j’aille le voir. Maintenant. Il me manque et j’ai envie d’lui. Tu viens ? Tu veux venir ? Ses yeux sont écarquillés. Ses lèvres tremblent. Elle devient blanche. Vraiment blanche. J’ai envie d’lui demander comment va Papa et comment va Erin. Même si j’m’en fiche – puisque eux, ils s’en foutent. J’ai envie d’être polie, j’ai envie qu’elle me raconte, j’ai pas envie qu’elle ferme les yeux. Pas une nouvelle fois. ‘Faut qu’elle sache qu’elle a une fille et que sa fille vit. Peut-être pas comme elle voudrait, peut-être mal, peut-être trop vite, mais elle vit, elle. Elle appelle un taxi, d’un geste rapide. Avant de monter dedans, elle fouille dans son sac, ouvre son portefeuille et me balance tous ses billets. J’ai pas compté – mais ça fait une jolie liasse. Elle me regarde. Genre, yeux dans les yeux. Tout c’que j’y vois, c’est d’la pitié. Une putain d’pitié. Et elle disparaît. Sans même me dire un mot.
Et je me retrouve là. Seule. J’ai des mots plein la bouche. Des mots comme pourquoi, comment et tu penses à moi parfois ? Parce que moi j’t’oublie, plus les jours passent et moins j’pense à avant. Peut-être qu’un jour je me réveillerais et que j’me dirais : il faut que j’devienne une fille bien pour eux. Peut-être. Mais pour l’instant tu disparais et j’suis bien et ça t’fous les boules j’suis sûre. J’sais plus où aller. J’reste là, immobile, les bras ballants et les billets que j’manque de lâcher et d’offrir au vent à la main. J’sais même plus pourquoi j’suis là.
Pathologie de l’ennui, société de frustrés, où le désir disparait peu à peu puisqu’ils veulent tous le combler. On ne sait plus quoi désirer. On cherche l’adrénaline, jusqu’au dernier saut : celui auquel on ne survivra pas. On cherche quelque chose à désirer. N’importe quoi. Et comme on ne trouve pas, et comme on ne sait pas, on fout sa vie en l’air. On ne veut pas être formaté, on ne veut pas être comme l’autre. C’est ce qu’on dit. C’est ce qu’on se répète. Et si je suis folle, c’est parce que ma mère l’était avant moi.
Dernière édition par Lore Burroughs le Mar 6 Nov - 12:59, édité 3 fois |
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TONIGHT, WE ARE YOUNG
MESSAGES : 298 Date d'inscription : 27/10/2012
| Sujet: Re: (lore) alors autant choisir la folie. Lun 5 Nov - 15:52 | |
| Clara, je suis contente de te voir ici. En plus, elle est super jolie, ta demoiselle, j'ai hâte de voir ce que tu vas nous faire et ce que c'est, cette proximité avec Taz. Si tu as la moindre question, n'hésites pas, et bien sûr, tu me réserves un lien, hein. Bienvenue parmi nous. |
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MESSAGES : 26 Date d'inscription : 05/11/2012
| Sujet: Re: (lore) alors autant choisir la folie. Lun 5 Nov - 16:02 | |
| et moi, j'suis bien contente de débarquer. quand j'ai vu le forum, j'ai pas su résister - je suis une faible, c'est comme ça. et, c'est vrai qu'elle est jolie, la demoiselle. j'espère que je vais réussir à en faire quelque chose de bien. bien entendu pour le lien, j'peux pas dire non. ce serait limite inconscient. (et pour terminer : merci. ) |
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MESSAGES : 103 Date d'inscription : 02/11/2012
| Sujet: Re: (lore) alors autant choisir la folie. Lun 5 Nov - 16:04 | |
| Ouah, je la connaissais pas, mais elle est sublime Bienvenue ici, hâte de voir ton perso |
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TONIGHT, WE ARE YOUNG
MESSAGES : 298 Date d'inscription : 27/10/2012
| Sujet: Re: (lore) alors autant choisir la folie. Lun 5 Nov - 16:05 | |
| Je suis plus que ravie qu'il t'ai fait craquer, alors. Puis, c'est un peu évident, que tu vas en faire quelque chose de bien. On va pas aller jusque l'inconscience, hein : on peut même voir ça maintenant, si tu veux. |
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MESSAGES : 73 Date d'inscription : 01/11/2012
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MESSAGES : 26 Date d'inscription : 05/11/2012
| Sujet: Re: (lore) alors autant choisir la folie. Lun 5 Nov - 16:21 | |
| merci beaucoup. (j'adore le prénom. jass. c'est joli. ) et puis faustine, avec plaisir. et juliette, c'est loreena qui a dégoté la demoiselle. mais j'ai craqué, donc oui, nous avons les mêmes goûts. on peut le dire. (d'ailleurs, ta demoiselle est magnifique, littéralement). (et ça ne ressemble à rien, j'ai édité à chacune de vos réponses. ) |
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MESSAGES : 26 Date d'inscription : 05/11/2012
| Sujet: Re: (lore) alors autant choisir la folie. Lun 5 Nov - 20:44 | |
| (désolée pour le dp, mais j'ai terminé la première partie il me semble. ) |
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TONIGHT, WE ARE YOUNG
MESSAGES : 298 Date d'inscription : 27/10/2012
| Sujet: Re: (lore) alors autant choisir la folie. Lun 5 Nov - 21:13 | |
| Voilà pour toi. - Citation :
- Tu marches dans la rue, tranquillement et tu la vois, sur l'autre trottoir. Ta mère.
- Citation :
- « Eh gamine, tu veux goûter ça ? C'tout nouveau. »
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Invité
| Sujet: Re: (lore) alors autant choisir la folie. Lun 5 Nov - 23:38 | |
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MESSAGES : 26 Date d'inscription : 05/11/2012
| Sujet: Re: (lore) alors autant choisir la folie. Mar 6 Nov - 12:47 | |
| j'te promets tout ce que tu veux. |
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MESSAGES : 57 Date d'inscription : 03/11/2012
| Sujet: Re: (lore) alors autant choisir la folie. Mar 6 Nov - 12:51 | |
| je suis fan du personnage + Zazoe est magnifique bienvenue par ici et entre putain, il nous faut un lien |
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MESSAGES : 26 Date d'inscription : 05/11/2012
| Sujet: Re: (lore) alors autant choisir la folie. Mar 6 Nov - 13:01 | |
| merci bien et pour le lien, ce sera avec plaisir ! |
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TONIGHT, WE ARE YOUNG
MESSAGES : 298 Date d'inscription : 27/10/2012
| Sujet: Re: (lore) alors autant choisir la folie. Mar 6 Nov - 13:44 | |
| J'aime beaucoup ta fiche, j'aime beaucoup Lore, j'aime encore plus notre lien maintenant. Evidemment, je te valide. Pour le groupe, pour moi, Lore va parfaitement dans La Terre : la jeunesse qui se laisse porter au vent, par les aléas de la vie, qui se laisse vivre un peu, sans se laisser abattre. Pour l'instant, du moins, elle va bien dedans. Hâte de voir son évolution. |
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MESSAGES : 26 Date d'inscription : 05/11/2012
| Sujet: Re: (lore) alors autant choisir la folie. Mar 6 Nov - 16:06 | |
| c'est parfait, merci beaucoup. |
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| Sujet: Re: (lore) alors autant choisir la folie. | |
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| | | | (lore) alors autant choisir la folie. | |
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