V'là seulement un an que Mando est arrivée à Brooklyn, par un train qu'elle avait pris sans trop savoir où elle allait vraiment. Elle, c'est le genre de fille qui va où le vent la porte, qui vit de ce qu'elle trouve, qui se sert sans demander l'avis de personne. Tout droit sortie de sa Louisiane natale, elle a grandi au milieu du jazz ambiant puisque ses parents tenaient, fut un temps, une boîte, de jazz justement. Elle n'a jamais été très bonne en clavier, d'ailleurs, prétextant à chaque fois inventé un « nouveau jazz » comme Elvis aurait put inventer le rock, les Stones le remodeler à leur façon. Grande gueule, bien qu'un peu trouillarde sur les bords, elle préfère toujours s'exclipser lorsqu'une baguarre surgit dans le club où elle travaille, bien qu'elle prétend à chaque fois y avoir pris part. Elle ne prévoit rien, n'a pas d'agenda ni de portable, juste un paquet de cigarettes et un briquet presque vide au fond de ses poches. Et c'est très bien comme ça.